Déclaration de solidarité avec les personnes autochtones, noires et de couleur contre le racisme systémique

Les membres du Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses — Comité d’organisation régional canadien expriment leur solidarité avec les manifestant.e.s et organisateurs/organisatrices, ici sur l’Île de la Tortue et partout dans le monde, dans leur lutte contre la brutalité policière et contre le racisme systémique visant les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC). Nous appuyons entièrement les demandes abolitionnistes de retirer le financement de la police. Nous saluons également les activistes PANDC qui avancent la revendication d’autant plus radicale de démanteler entièrement le système carcéral.

En tant que travailleurs et travailleuses résidant au sein de l’état colonial canadien, nous reconnaissons que le problème de la brutalité policière contre les PANDC n’est pas un problème propre aux États-Unis. Le Canada est fondé sur le travail d’esclaves africain.e.s et sur les terres dérobées aux peuples autochtones. Agissant au nom de l’état colonial, notre police continue de terroriser les communautés noires et autochtones. Ce problème est illustré par le décès récent de Regis Korchinski-Paquet, un Torontois noir et autochtone tué par la police de Toronto. Ceci n’est pas un fait isolé. Cet assassinat relève d’une tendance de terreur raciste et meurtrière perpétuée par la police et la GRC. En quelque mois seulement cette année, les personnes autochtones suivantes ont été tuées : Rodney Levi et Chantelle Moore au Nouveau Brunswick ; Eishia Hudson, Jason Collins et Kevin Andrews à Winnipeg ; et trois personnes non désignées au Nunavut. Nous leur souhaitons collectivement de reposer en pouvoir.

La lutte pour l’autonomie et la liberté individuelle des personnes autochtones, noires et de couleur sur l’Île de la Tortue est un combat contre une société capitaliste qui pollue tous les aspects de la vie depuis des centaines d’années. La violence croissante des forces policières n’est pas le symptôme d’un système déficient – elle est emblématique d’un système qui fonctionne comme prévu. L’oppression raciale est un des principaux moteurs du capitalisme. Nous constatons cette violence dans toutes les institutions et tous les systèmes étatiques qui lui sont liés : sur nos lieux de travail, dans nos écoles, devant les tribunaux et dans les prisons, lors des contrôles d’immigration et aux frontières, ainsi qu’au sein du complexe militaro-industriel. 

Depuis l’assassinat de George Floyd le 25 mai 2020, des travailleurs et travailleuses opprimé.e.s et exploité.e.s à travers le monde se sont uni.e.s pour montrer leur solidarité en opposition aux pratiques institutionnelles du système capitaliste, de la suprématie blanche et du système policier et carcéral. Ce sont les outils principaux de l’oppression violente mobilisée contre la classe ouvrière noire et autochtone par les états suprématistes blancs coloniaux de l’Île de la Tortue. Bien que certains progrès ont été accomplis grâce aux luttes immenses des peuples opprimés et de leurs alliés, le combat ne sera pas terminé tant que tout le pouvoir ne sera pas ôté des mains des forces capitalistes et autoritaires, et remis aux travailleurs et travailleuses.

La police n’est pas de la classe ouvrière. Ses membres sont des traitres à cette classe. Leur travail consiste à imposer par la violence des lois injustes décidées par l’ordre capitaliste et colonial ! Nous appelons le mouvement ouvrier en son entièreté à rejeter toute solidarité avec les « syndicats » policiers et à diffuser des appels pour retirer le financement de la police et l’abolir.

Notre propre syndicat soutient et organise les personnes racisées depuis sa fondation, mais nous ne devons pas pour autant nous reposer sur nos lauriers. Nous avons un travail important à faire pour éradiquer le racisme systémique dans notre organisation et examiner comment nous bénéficions de la colonisation des terres que nous habitons, au mépris des communautés autochtones. Nous appelons le SITT-IWW et tous les autres syndicats progressistes et radicaux à commencer immédiatement à agir pour remédier au racisme dans nos propres rangs et œuvrer vers un mouvement syndical accueillant pour les PANDC.

Le SITT-IWW reconnaît les intersections et les similitudes entre nos initiatives et celles du mouvement Black Lives Matter. Nous nous engageons à proposer tout notre soutien possible à ce mouvement et à toutes les personnes opprimées qui luttent pour leur autodétermination et leur prospérité. Affronter l’un ou l’une d’entre nous c’est nous affronter toutes et tous.  

Nous serons toujours là pour vous. 

Solidarité toujours. 

Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses – Comité d’organisation régional canadien

Actions concrètes pour soutenir les PANDC dans leur lutte

  • Élire au moins un.e membre de la SLI en tant que liaison à la section BLM locale et/ou à d’autres groupes antiracistes.
  • Assurer que cette personne fasse régulièrement des rapports à la SLI et aux organes exécutifs pour assurer qu’il y ait une discussion portant sur les manières dont la section puisse soutenir l’organisation antiraciste locale.
  • Demander à votre SLI d’adopter une position de solidarité et de travail en lien avec des groupes antiracistes dans un esprit de coopération, sans pour autant influencer leurs processus ou objectifs de prise de décision.
  • Proposer un soutien concret à l’organisation, tel que : matériels promotionnels ; communications avant, pendant et après des actions ; soutien logistique, y compris l’encadrement, la surveillance de dangers et les premiers secours.
  • Toutes autres actions concrètes et crédibles pour soutenir leur lutte pour la justice raciale. 

Sources:
https://nunatsiaq.com/stories/article/90941/
https://www.cbc.ca/news/canada/north/nunavut-man-dies-in-police-involved-shooting-1.5557813